MILLE PETITS RIENS de Jodi Picoult ★★★★☆

Description:

Ruth Jefferson est sage-femme depuis plus de vingt ans. C’est une employée modèle. Une collègue accommodante. C’est aussi la seule afro-américaine de son service. Le jour où un couple de suprémacistes blancs demande à ce qu’on lui interdise tout contact avec leur bébé, Ruth est choquée de voir sa hiérarchie accéder à leur requête. Quand le nourrisson décède quelques jours plus tard, c’est elle qui est pointée du doigt. Accusée de meurtre, Ruth va devoir répondre de ses actes devant la justice. Mais sa couleur de peau ne la condamne-t-elle pas d’avance ?

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MON AVIS:

Une lecture qui ne laisse pas indemne. Une histoire contemporaine qui raconte, qui dénonce et interroge.

C’est aussi prenant qu’un thriller, aussi intéressant qu’un roman historique, et aussi poignant qu’une biopic dramatique.

Un livre qui mériterait 5 étoiles si ce n’était quelques bémols pour ma part.

On ressent (encore une fois) le véritable travail de recherche de l’auteure, que ce soit du côté des suprémacistes, ou de la communauté afro-américaine.

Malgré tout, il y un truc qui me dérange.

Je n’ai pas réussi à ressentir de l’empathie pour Ruth, son personnage est trop froid, trop sévère, ce qui va en contradiction avec ce qu’elle représente dans cette histoire (la femme intégrée dans le monde des blancs).

Alors que sa sœur, qui est supposée représentée la femme noire authentique, fière de ses traditions et très négative par rapport au monde « des blancs », je la trouve plus humaine et moins amère. Était-ce volontaire ou maladroit? Je ne pourrais dire, et loin de moi l’idée de reprocher quelque chose à ce roman qui reste excellent.

Mais voilà, je parle en connaissance de cause car je sais ce qu’est la discrimination, je sais ce que c’est de vivre dans un monde qui n’est pas le nôtre, de ressentir cette infériorité ( ma mère aussi travaillait chez des personnes très fortunées et son histoire m’a intimement rappelé la mienne), et je sais aussi ce que c’est d’être montrée du doigt ou d’être le coupable idéal dans une situation simplement parce qu’on a pas la couleur ou le nom qu’il faut. Malgré tout, on doit aussi comprendre ce que ça fait d’être du côté des « privilégiés ». Tout n’est pas blanc ou noir, la vie est nuancée de gris.

Comment reprocher à quelqu’un de ne pas ressentir ce qu’il ne pourrait jamais comprendre? Ce serait comme subir un deuil et reprocher à quelqu’un qui essaye de compatir, de ne pas savoir ce que ça fait réellement.

Oui, il faut l’avouer, certains démarrent dans la vie avec un carré d’as et d’autres avec des cartes sans importance, cependant c’est la façon de jouer qui amènera à une défaite ou une victoire.

On ne peut pas faire le procès de l’histoire, le procès du monde depuis sa création. Nous ne pourrons jamais remonter le temps et changer les choses, mais nous pouvons nous servir de nos cicatrices pour devenir meilleurs.

Est-ce mieux de rentrer dans le cadre ou de lutter en dehors de la boîte?

C’est à chacun de choisir sa bataille.

Enfin, c’était mon ressenti.

Bien entendu il y a plusieurs morales dans cette histoire (inspirée de plusieurs histoires vraies, vous le comprendrez dans le postface de l’auteure) et je vous laisse les découvrir.

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